Première baisse des prix immobiliers en 8 ans
- Par Pauline Duhamel |
Avec une première baisse des prix immobilier depuis 8 ans, le marché de l’immobilier ancien de France connaît enfin une première baisse des prix, selon le dernier indice Notaires-Insee du troisième trimestre 2023, avec une diminution annuelle de 1,8%. Cette inversion de tendance, inédite depuis fin 2015 afin de marquer une transition significative alors que, début 2022, les prix affichaient encore une croissance annuelle dépassant les 6%.
Évolution des prix et transactions
Après avoir enregistré une hausse de +6,8% au deuxième trimestre 2022, la croissance des prix s’est progressivement ralenti pour atteindre +2,7% au premier trimestre 2023, puis +0,5% au printemps. Les experts attribuent ce revirement à la hausse continu des taux d’intérêt depuis 2022, car cela impacte notablement le coût des prêts immobilier, comme l’indique Élodie Frémont, présidente de la Commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris.
Impact sur les transactions et mobilité
Malgré l’essoufflement du marché, le recul du nombre de transactions s’accélère, marquant un net changement par rapport au pic atteint en 2021. À fin septembre, 928 000 transactions ont été recensées pour la France métropolitaine et ultramarine hors Mayotte. La baisse est plus prononcée pour les appartements (-2%) que pour les maisons (1,6%).
Variations régionales
L’Île-de-France se distingue avec le reflux le plus marqué des prix au troisième (-5,3% sur un an). En province, la baisse est plus modérée (-0,5% sur un an au troisième trimestre), avec les appartements maintenant leur valeur (+0,5%), marquant une première depuis 2015.
Perspectives futures et solutions
Selon les notaires du Grand Paris, une baisse supplémentaire est anticipée en janvier 2024, avec des décrues prévues de 6,8% et 7,3% respectivement pour les appartements et les maisons. Cependant, malgré cette tendance favorable aux acheteurs potentiels, l’accès à la propriété reste complexe en raison de la cherté du crédit.
Élodie Frémont souligne que pour bénéficier de taux d’intérêt plus attractifs, les candidats à l’achat doivent peut-être faire des compromis sur la surface ou fournir un apport personnel plus conséquent. L’éloignement ne semble pas être une solution privilégiée, selon les professionnels, car les ménages préfèrent épargner davantage, même s’ils restent locataires, contribuant ainsi à un allongement de la période de détention des biens et au blocage du marché.
À retenir
- Les prix de l’immobilier ancien en France connaissent leur première baisse en 8 ans, notamment en Île-de-France
- L’envolée des taux d’intérêt est la principale cause de cette diminution, impactant la demande
- Le nombre de transactions immobilières diminue, les difficultés d’accès à la propriété freinent la mobilité des ménages, contribuant au blocage du marché
Pauline Duhamel |
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